PCB et les dioxines et autres pyralènes : ils ont empoisonné la Seine !

Un arrêté préfectoral vient de tomber interdisant la commercialisation et la consommation des poissons vivants dans la Seine. Cet arrêté stipule « 61% de non-conformité sur les poissons analysés, certaines mettant en évidence une contamination très supérieure au seuil réglementaire de la somme des PCB et des dioxines » ont conduit le Préfet de l’Eure à prendre cette décision.

Ces poissons au PCB (Polychlorobiphényles ou pyralène), qui nous arrivent après le scandale de la vache folle, de la fièvre aphteuse et de la grippe aviaire, nous confirment bien (malheureusement) que notre monde est malade…

Déjà, début 2008, un arrêté avait interdit la pêche à l’anguille de plus de 12cm pour le même motif et ne croyez pas qu’il suffira de quelques années d’interdiction pour que les poissons de la Seine redeviennent consommables ! En effet, la contamination dans les poissons n’est que la partie apparente de cette pollution car ces toxiques ont une durée de vie allant de quelques jours à … plusieurs centaines, voire plusieurs milliers, d’années !

Alors que des centaines de milliers d’euros ont été engloutit pour redonner à l’eau sa qualité, et que des sommes considérables vont encore l’être, le législateur n’a pas su se donner les moyens d’éviter cette catastrophe écologique aux conséquences insoupçonnées qui ne font que commencer.

Bien que le retrait de ce produit ait été amorcé dès 1979 dans certains produits, les mesures ont été trop timides pour avoir un réel effet et éviter ce que l’on connaît aujourd’hui. Ainsi, les analyses pratiquées sur les boues de la station d’épuration d’Achères, traitant les eaux résiduaires de l’agglomération parisienne, ont montré en ce début d’année que les taux de dioxines étaient anormalement élevés ce qui laisse à supposer que certains indélicats (pour ne pas employer un autre qualificatif !) n’ont pas hésité à ce débarrasser de ce polluant en le déversant dans les égouts, polluant ainsi le milieu naturel. Il s’agit en l’occurrence d’un geste criminel !

Autre exemple les friches industrielles. De nombreuses entreprises ont été laissées à l’abandon attirant ainsi la convoitise des récupérateurs de métaux notamment les transformateurs électriques qui contiennent une masse importante de cuivre mais aussi du PCB qui sert d’isolant électrique. Ceux-ci n’hésitent pas à vider les transformateurs de leur huile sur le sol le polluant ainsi irrémédiablement et ce pour le cuivre qu’ils contiennent.

Ainsi, un ancien site industriel à Gisors a connu un épisode semblable et le sol s’est trouvé pollué par les PCB. Malgré une décontamination partielle par enlèvement des terres souillées il subsiste toujours une contamination résiduelle qui interdit la construction de crèches, de maison de retraite, de jardins potagers,… mais cela n’a pas empêché un promoteur de proposer la construction de pavillons qui, potentiellement, peuvent accueillir des enfants, des personnes âgées ! La commission départementale de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques (CODERST) a donné à la demande de la Sauvegarde, membre de cette commission, un avis défavorable à la majorité.

D’autres exemples existent malheureusement et c’est pourquoi nous nous devons de rester vigilants.

Patrick Barbosa